Les préparatifs du départ
AOUT 1914 Depuis quelques jours les nouvelles deviennent plus alarmantes. Le bruit court avec persistance que la guerre va être déclarée. On en parle de plus en plus. Les petites banques ne paient plus, on trouve difficilement de la monnaie.
1er Août Je vais à Laon échanger à la Banque de France des billets de 100 F contre du papier-monnaie, 5, 10, et 20 F.
La banque est gardée par la gendarmerie.Je suis de retour à Montcornet à 5 h. Le tocsin a sonné vers 4 heures de l’après-midi.
La mobilisation est annoncée. L’impression dans le pays est grande; tout le monde pleure. Mon personnel est parti.
2 Août Les départs commencent; le quai est rempli de monde; la mère, l’épouse, les enfants accompagnent le fils, le mari, le père.
C’est l’heure de la séparation – Reviendra-t-il ? Dieu seul le sait. Les larmes coulent ; les hommes, pour ne point pleurer, font appel à leur volonté, à leur patriotisme et ils sourient.Le train part, les mouchoirs s’agitent, on suit des yeux les êtres chéris qu’on abandonne entre les mains de la Providence.
3 Août Il est 8 h, c’est l’heure du départ ; ma mère, ma femme et petit Pierre m’accompagnent à la gare. Ce jour là, la fournée est plus grande, aussi, les quais, les barrières sont encombrés.
Laon, tout le monde descend! je vais rendre visite à mes beaux-parents. Là, je reste 1 jour, occupé à ramasser les livrets individuels des hommes.
La 27ème section de munitions dont nous faisons partie va avec les 26ème, 28, 29 et 30ème à Presles s/Laon....la suite dans le livre
3 septembre 1h1/2 du matin. Nous voici à Montenils dans le clos de M. Pinguet, charron ; après une distribution de pain, on va se coucher sur la paille. 5h1/2 – Réveil, chevaux garnis attelés, nous attendons l’ordre de départ. Le canon gronde depuis ce matin. Il est 7h1/2 on n’entend plus rien, je me repose un instant.
18h – Arrivons à Lhermite – formons le parc. Une bonne nuit sur la paille repose nos membres fatigués. La suite dans le livre.
7 septembre 3h1/2 – Réveil – Départ 5h vers Nogent sur Seine. 8h – Nous y formons le parc. Un biplan passe au dessus de nos têtes. C’est un « tombé » . On tire dessus sans succès. Il revient à la charge ; nous craignons les bombes ; on tire à nouveau, quand un obus de 75 lui tombe dessus ; il semble baisser en vol plané, c’est un moment d’émotion.9h30 – Nous apprenons par un cycliste qu’il a été descendu par l’infanterie. La suite dans le livre